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Les mots

‘Ma collection : des mots aux maux’ par Jean Mas

Galerie Alexandre De La Salle Saint-Paul de Vence 1996  

 

Allocution PerforMas (extraits) :

 

Me voici donc face à toutes ces choses : pancartes, mots qu'il m'arrive parfois de nommer "mes prises". Méprise qui ne s'inscrira point dans l'oreille, si ce n'est pour souligner le sens d'un texte et d'une situation évoquée par l'écrit ou la particularité du support. Mes prises : de médicaments, de drogues, mais plus justement "d'espace de lieu" que je soigne, que je traite en leur offrant une échappée. Chaque prise provoquant en moi une sorte de jubilation, d'excitation intense qui ne cesse que quelques temps après que j'aie déposé la dernière venue à la suite des autres dans un des cartons de la collection.

 

Lecture des prises : l'approche

L'approche pourrait être sémiologique : science de toutes les significations, elle s'adjoindrait la taxinomie qui assurerait le classement que le découpage significatif implique.

 

L'approche psychanalytique

Elle sera pertinente chaque fois que sera suggérée et mise en évidence l'émergence d'un non-dit, d'une polysémie, d'un rapport structurant du sens dans ce que nous appelons le discours de l'inconscient.

 

L'approche artistique

Le flou Artistique, le style, syntagme et paradigme.

Revendiquer une approche artistique : le créateur de mots.

Il me semble nécessaire d'interroger maintenant ce qui peut constituer un degré zéro de l'œuvre, c'est-à-dire cerner un ensemble de données qui autorise la collection d'un basculement dans le champ artistique.

L'intervention d'un tiers (l'artiste) est indispensable. Il devient le maître du jeu en se jouant d'un leurre, celui d'un métalangage qu'il produirait de sa position d'artiste.

L'artiste, ici Jean Mas, est un créateur de regards, et c'est par son choix de découpe d'une partie du monde qu'il organise ensuite, que se fonde son acte créateur.

Créer du regard, c'est engendrer un mode de lecture original, c'est élargir le champ de la perception. Le Maître du regard sera celui qui, dans le donner à voir, laisse à entendre….

Nous pouvons maintenant, forts de ce que suggèrent ces approches, découvrir la collection ...

La collection de mots de Jean Mas – présentée par la Galerie Alexandre De La Salle – Saint-Paul de Vence

 

La collection faite par Jean Mas de panneaux avertisseurs pris dans des immeubles, est elle aussi opposée à la « paresse » de Duchamp, pourtant les deux extrêmes se rencontrent dans une sociologie de l’objet dit anodin ramené dans le champ de l’art. Jean Mas est-il du côté de l’enthousiasme ou du côté de la paresse ? Il passe de l’un à l’autre, acteur impassible qui tout à coup explose en hystérie mais retrouve sa froideur à la seconde, dans un écart prodigieux mis en scène à dessein. Jean Mas est vraiment le roi du grand écart. La paresse de Duchamp étant aussi un écart, c’est là qu’ils se rejoignent. De Duchamp, Jean Mas a pris l’humour noir, l’accueil de ce qui, du réel, se présente, et qui, d’être nommé, accède à l’existence. Les panneaux de « Fermez-moi doucement » reflétaient la tendresse, la cruauté, l’hypocrisie, le sadisme, la solidarité des relations humaines, toutes humeurs confondues. Ces « peu de choses, choses de peu » capables de détruire un paranoïaque mais à peine lues, et déjà mises à la poubelle. Ou jaunies, abandonnées dans des corbeilles fanées aux Puces. Et à propos du P (Peu), présent dans cette « campagne politique » de 2012, chez Jean Mas le P, redevenu lettre inscrite au tableau noir de la Maternelle, nous jette dans ce choc du monde qui seul fait le poète : l’enfant comme craie-ratureur car sa pensée toute oculaire construit ce qui s’offre, et l’engrange dans des espaces où l’alphabet découpe des contrées qui feront sa géographie intérieure, celle de ses Vies Antérieures......

Par France Delville (Extraits)

Jean Mas Promeneur de mots

Collection de mots

"Il est interdit aux enfants de jouer dans le hall de l'immeuble" 

 « … Le mot comme action, comme pratique, le mot générateur d'événements, d'œuvres, d'autres mots, dans le système ouvert qu'est l'art, c'est Mas qui le dit, le mot comme objet qui vous tombe sur la tête, et qu'on entend sonner comme si c'était la première fois. Il va récupérer les mots nichés dans les recoins des cages d'escalier…Jean Mas est l'agitateur sémantique de l'Ecole de Nice, déjà si percutante. Avec ses "prises" dans le quotidien du quotidien il nous tend un drôle de miroir...».

Par France Delville - Critique d'Art (extraits)

 

"It is forbidden for children to play in the lobby of the building" 

"... The word as action, as practice, the word event generator, works, other words, in the open system is art, it is Mas who says that, the word as object falls on your head, and hear sound as if it was the first time. It will retrieve the words nestled in the corner of the stairwell ... Jean Mas is the semantic agitator of the ‘Ecole de Nice’, already so powerful. With his "taken" everyday in the daily, he hands us a funny mirror.

By France Delville - Art critic (Extracts)

'Promener des mots' est une perforMas en tant que déclinaison artistique de 'l'homme sandwith'. 

 

Jean Mas fait ainsi un clin d'oeil à André Breton qui annonce en homme sandwith l'ouverture du Festival Dada de 1910 à Paris.

 

Jean Mas, promeneur de mots

L'artiste propose à une large clientèle de promener à la demande le mot souhaité, selon un parcours choisi. Les mots nous appartiennent sans vraiment nous appartenir, ils passent leurs temps dans les dictionnaires. Il se sert, en prend un et lui fait prendre l'air... Cette activité lui demande en premier lieu de savoir marcher, de regarder à droite, à gauche...

 

Le processus de cet art d'attitude (Promener des mots) est établi ainsi par l'artiste :

Etablissement d'un devis selon la nature du mot à promener (plus ou moins gros), et en fonction  :

  •  de la distance à parcourir,

  • de la tranche horaire souhaitée,

  • du lieu retenu,

  • de la météo du jour.

 

En 2013, à l'occasion de ses promenades, Jean Mas repère une floraison de mots en ville parmi lesquels arrive en premier celui de 'soldes'.

 

L'artiste est à la solde des mots, récupérant artistiquement cette position à l'avantage de ses démarches artistiques.

Les mots

 

Avec Jean Mas, j’en ai vu et entendu bien d’autres, et, sur des mots clopin clopant, je le salue amicalement, pour qu’il remette sa casquette à ... l’endroit ! Vers l’avant... Car tu ne seras jamais un errant toi qui as fait souche dans les mots. J’avais moi-même, entre autres, fait un sort au « P » de Jean Mas, l’une de ses nombreuses signatures, et sous le titre : « Excusez-moi du peu ! » : « Ce n’est pas que small soit beautiful c’est que fall est au principe, c’est ainsi que folle devient parfois la représentation du monde, et surtout la douleur qui en découle, qui en coule car fall dit la cascade du taoïste, et rien dit Jean Mas avec ses cages à mouches, et demande intransitive sur le fond de la grotte dit-il aussi avec ses ombres, demande et réponses inversées, et qui, d’ailleurs, c’est pire, versent dans le rien, le peuffff… A peu près, près du peu il nous met, nous mène, dans les banlieues du p, de papa, pas pas, pas du tout, pas à pas vers tout mais rien, tous mes riens, mes peu(rs) de l’errance... « Small is beautiful » de E.F. Schumacher/Une société à la mesure de l’homme », nous offrait un extrait de Kierkegaard : « Comme on enfonce son doigt dans la terre pour reconnaître le pays où l’on est, de même je tâte le monde : il n’a odeur de rien. Où suis-je ? Qu’est ce que cela veut dire : le monde ? Que signifie ce mot ? A quel titre suis-je intéressé dans cette entreprise qu’on appelle la réalité ? Pourquoi faut-il que j’y sois intéressé ? Où est le directeur, que je lui fasse une observation ? A qui dois-je adresser ma plainte ? » Et : « L’idolâtrie du gigantisme est peut-être l’une des cause de la technologie moderne, entre autres un système de transports et de communications très perfectionné qui possède un effet extrêmement puissant : celui de couper les hommes de leurs attaches, de les transformer en errants... 

France Delville Extraits

 

Généralités sur la pansémiotique à l'A.F.P. (Association Française de Pansémiotique) (extraits)

 

« Chers amis, ce que je puis dire aujourd’hui de la pansémiotique, c’est qu’elle induit par sa pratique, un processus de réceptivité. Pratique de signes d’abord, qui se présentent dans le champ de l’ouverture constitutive de notre objet. Objet à venir, de connaissance évidemment.

Pratique de l’organisation de ces signes qui assurent une connexion possible des choses en leur attribuant fonction de modèle. Le repérage de modèles constitue l’unité significative d’une situation de discours. Et cette situation nous donne le cadre d’une intervention première.

Première intervention, mise à jour de notre répertoire d’une polysémie qui lui est propre, puisque dépendante du sujet (de sa situation), devient garante du support d’un état de vacuité. Etre prêt à saisir, c’est le paradoxe du vide ! Du vide qui permet cette disponibilité à la vacuité… »

« Le Pansémioticien sera celui qui, d’une position : d’artiste, de scientifique, d’analyste (position sociale instituée) mènera une avancée par mise en œuvre transconceptuelle des données qu’il aura dégagées, suspectées, digérées, inventées. »

 

A.F.P. (Association Française de Pansémiotique) 7, rue des Trois Frères, 75078 Paris

Théorie Totale des Signes, fondée en 1987 par B. Duval, R. Sunder, D. Daligand. Elle délivre le titre de Pansémiote, assure la formation d’analyste Pansémiote.

Galerie d’Art Duval Dunner

Collection Pansémiotique Ed. Montargue

 

Jean Mas rejoue à la galerie Alexandre de la Salle « « Pansémiotique, Manifeste de la Scission » qu’il avait donné le 13 janvier 1993 dans un restaurant. 

Jean Mas Pansémioticien

Rencontre avec Séméria à la galerie Matarasso

« Un peu» de gros mots à la Librairie­ Galerie Matarasso (2 rue Longchamp) entre Yves Séméria et Jean Mas, le ven­dredi 8 mars à partir de 18 heures.

 

Les œuvres de Jean Mas seront exposées jusqu'au 16 mars 2002.

 

A partir du 8 mars, il pré­sentera à la Librairie-Galerie Matarasso trente pièces originales, un travail sur le « Peu» (comprenez le P) à l'occasion d'une rencontre avec le professeur de philoso­phie Yves Séméria, auteur du livre « Le gros mot ».

Jean Mas, qui sait tant jongler avec les mots, a récem­ment donné des conférences à la CCl, à la Jeune Chambre Economique, à la faculté des Lettres, à la Croix Rouge Russe. Et il y a trois mois, il a créé l'association « Label Ecole de Nice », dont le professeur André Giordan auteur d'un livre sur le « pilou» est le directeur. « Nous voulons inciter les artistes à être originaux dans leur domaine, à éviter tout académisme, tout ronron. Nous accorderons le label à un lieu, une personne, un objet, une activité qui nous paraîtront originaux ».

Et en originalité, il s'y connaît, Jean Mas ....

 

2002 – DIRE N’IMPORTE QUOI MAIS PAS N’IMPORTE COMMENT

Jean Mas Interviewé par Jean CHAUSSIER Journaliste NICE-MATIN - Dimanche 3 mars 2002

« Quand j'ai abordé l'art, je n'y comprenais rien. Il m'a fallu quinze ans pour devenir crédible aux yeux du milieu artistique ».

Aujourd'hui, Jean Mas se définit comme un artiste pansémioticien. C'est-à-dire qui peut dire n'importe quoi, mais pas n'importe comment. C'est en fait une façon d'être. S'il reconnaît que la mise en scène est importante dans l'art contemporain, il ne se considère ni comme un far­ceur, ni comme un provoca­teur. En 1995, il avait annoncé sa candidature à la mairie de Nice, entamant même une campagne.

On se souvient aussi que dans une « performance d'at­titude », il avait mis en vente en y apposant des panneaux, le Mamac, le musée Matisse, la faculté des Lettres, la plage, le Palais de la Méditer­ranée ... « Mais je n'ai pas mis de panneaux sur les lieux de culte, l'Hôtel de Ville. Je res­pecte les institutions ».

 

 

Gros mots

COMMUNIQUE DE PRESSE

 

 

UN PEU DE GROS MOTS

Le 8 mars 2002, à la librairie MATARASSO

 

 

 

Cette manifestation est le résultat d’une rencontre, celle d’un philosophe, Yves Séméria avec un artiste de l’Ecole de Nice.

Un vagabondage qui nous entraîne par l’entremise d’un livre ‘le gros mot’ à saisir une entreprise philosophique explicitant comment la grosseur vient au mot, tout en l’articulant dans une réflexion existentielle.

Yves Séméria termine son ouvrage par deux interrogations : «  l’être du rire à l’instar de l’être du gros mot casse-t-il à son tour l’existence seconde ? Et si oui, en quelle manière ? C’est ce qu’il faudra bien décider. »

C’est ce suspens qui amène Jean Mas à rencontrer l’auteur en lui proposant d’avancer un ‘Peu’, production de la lettre p, travaillée dans sa phonétique ‘peu’ (travail actuel de l’artiste). Aussi, trente peu de gros mots seront présentés pour exprimer cette rencontre.

Les 'Peu' de merde et les 'Peu' de bordel voisineront avec l’ouvrage du philosophe. Ils confèreront une touche de gaieté en prenant ainsi parti pour une expression qui engage le savoir d’un procédé philosophique et le regard de l’artiste, dans une rencontre avec des lecteurs, un public, dans un lieu devenu mythique.

En effet la galerie Matarasso s’est souvent distinguée par l’originalité de ses choix et par un soutien sans faille à l’Ecole de Nice. Elle fut parmi les premières à exposer ces artistes. Pour Jean Mas il s’agit ici d’une troisième manifestation ( 1983 : Cages à Mouches, 1993 : Bulles, 2002 : Un 'Peu' de gros mots).

Toujours sensible à la rencontre qu’un livre peut générer et dans la réciprocité d’un dialogue Art/Livre, la galerie poursuit ici la présentation d’une poétique qui fonde sa particularité. Cette co-présence, c’est ce qui est propre à ce lieu et qui fonde son œuvre. Œuvre qui pour la circonstance s’expose dans une prise de risque consistant à mettre un gros mot dans une fine bouche, celle d’un amateur d’Art, de livre…bref d’un curieux érudit éclairé !

Venez le 8 mars, on ne s’emmerdera pas ! Jean Mas

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